Les champs du Prānāyāmah, les lieux du souffle.

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Les Yoga Sutra (II 50) exposent les techniques essentielles de base à appliquer aux trois mouvements de la respiration (inspire, suspension, expire). Une de ces techniques est la localisation des mouvements de la respiration.

Mais ces pratiques prennent vraiment tout leur sens si on se rappelle que le Prānāyāma est bien plus que des « exercices respiratoires ».  Dans les traditions Yogiques il sera essentiellement question de conscience du (des) prāṇā, d’actions sur celui ci (ceux ci), d’orientation ou de maitrise de ses mouvements dans le corps.

La traduction de prāṇā est littéralement : ce qui précède les mouvements vitaux, ce qui les cause, ce qui est commun à tous ce qui est vivant… Les exercices respiratoires sont le truchement grâce auquel le Yogi agit sur les autres fonctions physiologiques, le psychisme et la relation au monde… en bref les diverses expressions de ce « flux vital ».

C’est pourquoi, la sensibilité, la vigilance, et la conscience sont nécessaires aux pratiques de Prānāyāma.

Le premier domaine que le Yogi observe et sur lequel il va agir est (deśa) : la localisation, l’espace concerné,  les lieux du souffle.

1) Tout d’abord, dans le confort de l’assise, fermer les yeux et observer.

Observer quelle narine est plus « ouverte « , comment les cotes, le ventre, bougent, où,  quels sont les espaces qui se remplissent, se vident….

2) Orienter les chemins

Les narines

La respiration se fera par 2 narines, 1 narine, en alternant les narines

Nadi Sodhana    technique de base (ref article)

Les Nadi sont les trajets que suit le Prana pour circuler à l’intérieur/à l’extérieur  du corps.

Nadi Sodhana propose de localiser le flux du prāṇā alternativement d’un coté et de l’autre du corps.

Pendant cette pratique, l’attention se portera du coté qui respire, sur les sensations des mouvements du buste à droite ou à gauche, sur la peau du bras ou de la jambe, sur les bruits du coté de la narine active….

La bouche

Shitalî, la rafraichissante (respiration par la bouche).

La langue est enroulée dans le sens de sa longueur, comme un bec d’oiseau. L’air est aspiré par ce tuyau formé par la langue, en allant le «boire» plusieurs mètres vers l’avant.

Avec un mouvement de déglutition, le menton et le clavicules se rapprochent légèrement, pour diffuser la fraîcheur dans tout le corps pendant la rétention.

L’expire se fait lentement par les narines, en projetant le souffle en diagonale vers l’avant.

3) Orienter les champs

Reprendre la mesure de l’assise….

Orienter la sensibiliblité, l’attention dans les espaces tout autour..

Localiser la respiration dans ces espaces, devant, à droite, derrière, à gauche, dessous, dessus…

3 à 5 respirations dans chaque espace, avec l’intention, la sensation de remplir, vider ces espaces, de sentir leurs textures, leurs résonnances…