Yoga Mala

Guide et traité séminal (Fondamental) du maître vivant du Yoga Ashtanga.

Dans cet ouvrage,  Pattabhi Jois expose les principes éthiques et la philosophie qui définissent le yoga Ashtanga et en explique les termes et concepts. Il décrit chaque posture de la première série très précisément, avec leurs Vinyasa, ainsi que leurs vertus.
En sanskrit, « mala » signifie « guirlande ».
En Inde il y a une multitude de Mala différents, les Japa-mala qui sont les chapelets utilisés pour la récitation des mantra, les pushpa-mala, qui sont des guirlandes de fleurs fraîches, offertes pour honorer les Dieux.
« Ce Mala (aussi sacré que le Mantra et aussi beau que les fleurs) est une guirlande de yoga dans lequel chaque Vinyasa est comme une perle sacrée que l’on compte et sur laquelle on se concentre, et chaque Asana est comme une fleur parfumé accrochée sur le fil du souffle. » Eddie Stern
Pattabhi Jois parlait très mal l’anglais, et a eu beaucoup de difficultés à transmettre oralement ses connaissances théorique et philosophiques du Yoga.
Lu attentivement, ce livre nous dévoile un grand nombre renseignements précieux sur la méthode de Pattabhi Jois et les doctrines qui la soutienne.
Ce livre, malgré les traductions successives et parfois approximatives (du Kannada, la langue officielle du Karnataka, à l’anglais, puis en Français), nous renseigne précisément sur les techniques de base de sa méthode, les conséquences et les exigences de cette pratique, ses références théoriques, sa vision globale du Yoga….
Dans son introduction il rappelle la filiation de sa méthode avec la tradition de Patanjali, par le choix du nom « ashtanga » qui évoque les huit membres (Ashta-Anga) définis dans les Yoga Sutra de Patanjali.
Il expose ensuite succinctement trois de ces huit membres, Yama, Niyama et Pranayama.
Les principes de vie et d’action (Yama et Niyama), sont placés en préambule des Asana. Cela implique qu’ils sont aussi une attitude à expérimenter pendant la pratique des Asana. Ses explications concernant le Pranayama sont aussi à installer dans et pour la pratique des séries.
Dans ses commentaires il se réfère à des textes classiques divers : la Bhagavad Gita, le Yoga Taravali et certaines Upanishads. Cela nous donne une idée de l’étendue de ses connaissances et de la diversité des références théoriques qui soutiennent la pratique de l’Ashtanga Yoga.
Puis, viennent les descriptions précises et détaillée des Suryanamaskara. Il affirme la nécessité du respect scrupuleux « des règles scripturales », afin que cette pratique ne soit pas qu’un simple exercice physique. Selon ces règles, un « vrai » Suryanamaskara comprends nécessairement les éléments des suivantes :
– Vinyasa (état de respiration et de mouvement)
– Rechaka (expiration, rétraction) et Puraka (inspiration, expansion)
– Dhyana (état méditatif)
– Drishti (endroit de fixation du regard)
– Bandha (contractions musculaires spécifiques)
Le reste du Yoga Mala est consacré au Yoga Asana, qui explique pour chaque posture de la première série la méthode des Vinyasa (mouvements et respirations), pour entrer, et sortir de la posture.
A chaque respiration, répertoriée avec un nombre, correspond un mouvement particulier : c’est le compte du Vinyasa. Le compte du Vinyasa dénombre la séquence de mouvements requise pour entrer, rester et revenir de l’Asana (posture) proprement dit.

Il existe deux façons de compter et donc de pratiquer selon la méthode de Sri K. Pattabhi Jois : le Vinyasa complet, et le demi Vinyasa, le plus connu et le plus enseigné.

Actuellement dans la plupart des écoles d’Ashtanga, la série s’effectue avec le « demi-Vinyasa ». Le demi-Vinyasa est un « raccourci » du Vinyasa complet. Pour comprendre la logique du compte du demi -Vinyasa, il faut avoir en tête le Vinyasa complet. Un Asana commence et se termine à Samasthitti (référence à l’Unité) dans le Vinyasa complet. Pour le demi-Vinyasa, le début et la fin de l’Asana est Adho Mukha Svanasana (le chien la tête en bas).

Ici, un exemple avec le compte du Vinyasa complet et du demi Vinyasa avec les respirations de Marichyasana 3 :

Le Vinyasa complet, selon Pattabhi Jois est très bon mais peu de gens ont assez de temps ou assez de forces pour le faire. C’est pourquoi il est possible et correct de pratiquer avec le demi-Vinyasa.

Il décrit aussi pour certaines postures, les Bandha spécifiques, les lieux de fixation du regard, ou des règles à appliquer de façon générale.
Par exemple, page 132 : « tous les Asana finissent avec Uth Pluthi (quitter le sol uniquement avec la force des bras) suivi d’un saut en arrière »…
Ou bien il note page 118, l’importance d’un respiration régulière, en menaçant de conséquences dramatique si cela n’est pas effectué correctement, tel « le pourrissement des Nadi »…
Pour chaque Asana, il donne des bienfaits, très variés et concrets, avec des références à l’anatomie occidentale et Indienne (Ayurveda). Certains bienfaits peuvent prêter à sourire, selon notre conception occidentale du corps. Mais ils donne des renseignements très utiles, ne serais ce que pour la réalisation des postures, pour qui a acquis ce minimum de compréhension des structures du corps dans la tradition du yoga.
Tout au long de son livre Pattabhi Jois, évoque l’attitude mentale (concentration, précision) et le comportement en général (respect, gratitude, persévérance, ferveur) et l’hygiène de vie (nourritures, distractions, etc.). Pour lui, la méthode proposée ne peux se limiter à un exercice physique.
Il nous parle de Yoga.
Le Yoga est décrit dans le Yoga Mala comme un chemin, où « l’esprit cherche le Soi Universel », comme « le moyens de réaliser notre vrais nature », ou « La façon d’instaurer l’esprit dans le Soi ».
Les organes de perception et d’action dépendent du mental et du corps. Rendus clair par la pratique corporelle, et correctement orientés par le mental, ils permettent d’accéder à notre vrais nature.
Le Yoga Mala offre en toute simplicité la possibilité d’une spiritualité vécue dans la pratique corporelle.