Causeries 20 janvier 2017

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Causerie du vendredi 20 Janvier 2017

 

La façon de percevoir, représenter et de traiter le corps s’inscrit dans une conception globale du monde. Un des grands concepts qui imprègne la pensée Indienne est Brahman, l’Absoluau-delà-duquel-il-n’y-a-plus-rien, et qui contient tout. C’est le principe mystérieux au delà de tout. Il ne peut être équivalent à Dieu, celui-ci faisant éventuellement partie du tout.

La conception Indienne ancestrale, évoque le passage de cet Absolu sans commencement aux manifestations individuelles multiples comme un transformation et non comme une création proprement dite. Selon la pensée Indienne, tout ce qui existe serait issus d’une même substance qui se densifie, se diversifie et s’organise en s’individualisant. Un individu avec son corps serait donc un amalgame spécifique circonscrit dans l’espace et le temps. Les doctrines Indiennes expliquent qu’un principe particulier est la cause de cet amalgame : Ahamkâra, « le faiseur de moi ». Concrètement ce principe définit les êtres dans le temps et l’espace. Dans le psychisme humain il est la conscience d’être, ce qui fait que je peux dire « je suis », l’ego. Ce faiseur de moi est une condition nécessaire de la vie telle que nous la vivons, une limitation volontaire et temporaire de la substance primordiale. Dans la tradition du Yoga, ce « moi constitué », serait la source de la détresse existentielle de l’Homme. En effet le psychisme humain, le « Je suis » simple conscience d’être, devient « je suis ceci ou cela », plus ou moins identifié avec un corps, des idées, des opinions, des sensations ou des actions …

Cette identification, conduirait l’humain à l’oubli de sa nature principielle et provoque la détresse existentielle de la condition humaine en rupture avec l’Absolu. Divers formes de Yoga proposent aux Hommes de déjouer les diverses identifications pour sortir de cette état d’oubli de leur nature réelle. Ces identifications se présenteraient à divers niveaux et sont décrites comme un cycle de conditionnements qui s’auto entretient : le cycle du Samasâra.

Ces identifications ou conditionnements s’actualiseraient dans les différents niveaux de matérialisation des êtres.
Action (karma)
Subconcient (samskara)
Inconscient, pulsions (vasana)
Modèles de pensée (vritti)
Les traditions du Yoga présentent le corps avec lequel le Yogi pratique sous divers points de vue. Selon un de ces points du vue l’être humain se compose de 3 corps, Sharîra, de densité croissante, mais toujours fait de la même substance (qui est la même que son environnement). Les trois corps, Sharîra sont intriqués.

  •  Kãrana Sharîra : corps causal. Karana signifie cause, raison, motif, origine, principe, moyen, instrument. Il est la configuration principielle ou causale du corps, ce par quoi la forme sera manifestée et actualisée.
  •  Sukshmã Sharîra : corps subtil. Sukshmã signifie fin, menu, léger… Il est la forme subtile du corps, un ensemble d’informations, de capacités, de connaissance, de potentiels d’actions, de puissance vitale
  •  Sthulã Sharîra : corps physique. Sthulã signifie épais, massif, encombrant, grossier. Il est délimité par la peau, il est ce corps de chair, constitué par la combinaison des 5 éléments présents dans les nourritures.

L’organisation de ces corps est précisée avec les Kosha.

Kosha signifie en sanskrit : enveloppe, revêtement, gaine, voile, étui, fourreau, cocon, réceptacle.